Africa Trek, ou 14 000 km dans les pas de l’Homme.
Sur invitation de l’ADIC, Sonia et Alexandre Poussin donneront une conférence-témoignage le 13 novembre 2008 à Louvain-la-Neuve, auditoire Montesquieu 11 (Agora) à 20 h. La participation aux frais est libre. Le montant récolté sera versé à une association-sœur du Congo.
Itinéraire :
Sonia et Alexandre Poussin ont entrepris de remonter l’Afrique à pied, du cap de Bonne-Espérance au lac de Tibériade. Trois ans et trois mois de marche le long de la vallée du Rift en Afrique de l’Est, pour refaire symboliquement le voyage des premiers hommes, de l’australopithèque à l’homme moderne.
Dans le premier volume qui retrace les sept mille premiers kilomètres de leur périple, du Cap au Kilimandjaro, Sonia et Alexandre Poussin nous font partager une Afrique intime. Ils ont affronté le soleil implacable de la brousse, les attaques d’animaux sauvages, les déserts et les jungles et traversé des pays en crise. Assoiffés de liberté, de chaleur humaine et de compréhension du monde, dans sa complexité et sa diversité ethnique, culturelle, politique et religieuse, ils sont partis seuls à l’aventure. Sans sponsors ni logistique, partageant le dénuement de leurs hôtes, ils nous parlent à chaque page de la générosité et de l’enthousiasme de ces hommes et de ces femmes qui peuplent la terre d’Afrique. Jour après jour, Sonia et Alexandre sont devenus un peu plus africains.
Diplômé en sciences politiques, Alexandre Poussin part sur les routes du monde. Il réalise en 1994 un tour du monde à vélo avec son meilleur ami, Sylvain Tesson, traversant 35 pays et parcourant 25 000 km. En 1997, il s’offre, toujours avec son compère Sylvain, la traversée de l’Himalaya à pied, avant de préparer la grande aventure d’Africa Trek, qui devient une aventure de couple et de vie, avec Sonia, dont la vocation s’était affirmée par des bouts d’itinéraires partagés avec les deux larrons, dans les Andes et dans l’Himalaya.
Alexandre mène ainsi une vie d’auteur réalisateur et a été présentateur du magazine ’Montagne’ sur France 3 et de l’émission ’l’ABCDaire du voyage’ sur la chaîne Voyage.
Quant à Sonia, après des études très classiques d’administration économique et sociale, elle a goûté à l’aventure au travers de missions humanitaires. Elle a participé à la mise en place d’un programme d’éducation en Ouzbékistan et au Tadjikistan sous l’égide de l’UNESCO. Sonia a aussi été chef d’équipe d’un programme d’enseignement du français à Hô Chi Minh ville. Mais elle a surtout vécu une expérience fondatrice en tant que responsable logistique, pédagogique et financière d’un orphelinat près de Katmandou… 36 fillettes parias ou abandonnées, dont beaucoup aujourd’hui ont un travail, sont mariées et lui envoient des photos de leurs enfants. Elle a également traîné ses guêtres en "routarde" à travers l’Inde et la péninsule indochinoise. Témoin de la première heure de leur amitié, elle a participé chaque fois qu’elle le pouvait aux activités farfelues d’Alexandre et Sylvain.
Des moments d’espoir, d’émerveillement, mais aussi d’extrêmes difficultés. Au cours de leur voyage, Alexandre et Sonia ont connu de terribles épreuves : tempêtes de sable, fatigue, soleil de plomb et soif extrême, pluie diluvienne, mouche tsé-tsé, faune menaçante, paludisme et fièvres terribles… Ils ont traversé l’Afrique avec une certaine inconscience, mais il semble qu’une bonne étoile veillait sur eux. Avec du bon sens, un moral d’acier et surtout beaucoup de chaleur humaine et d’humilité, ils ont pu se sortir de toutes les situations. Ils n’ont emporté que sept kilos chacun, dont déjà trois kilos pour le matériel photo et vidéo, et, comme le dit Alexandre lui-même, "notre assistance, nous la devons aux Africains qui nous hébergent et nous sauvent tous les jours. En fait, nous ne sommes pas ’sans assistance’, mais en totale ’dépendance’."
Le prix à payer ? Les coliques, les puces, les nuits blanches, le paludisme. Accepter de boire et de manger humblement ce que l’on vous offre, d’attraper les maladies et la vermine qui infeste les cases, d’être en permanence réveillé par les cris des boucs en rut, le cri des coqs à minuit ou le grouillement des rats, de n’avoir aucune intimité. La récompense, c’est la rencontre, l’échange. Car il y a échange : "nous donnons beaucoup de notre personne, assumons nos devoirs d’hôtes en racontant, colportant des nouvelles des villages voisins, faisant rire, soignant, conseillant et réconfortant…", raconte encore Alexandre.
Références : Africa Trek I - Africa Trek II (Ed.Robert Laffont)